dimanche 3 juillet 2011

Bonkano à Luxembourg

Depuis le 30 juin dernier, la compagnie Arène Théâtre est à Luxembourg pour présenter Tiens bon, Bonkano ! au festival de monodrame organisé par l'asbl Fundamental.
La préparation et l'organisation du voyage ont été tout simplement épiques. La représentation ?  Un bonheur !

http://fundamental-monodrama.tumblr.com/post/7153272248/tiens-bon-bonkano

mardi 7 juin 2011

les administrateurs de compagnies en stage



Ouverture, lundi 6 juin dernier, du stage formation des administrateurs de compagnies de théâtre en présence de M. Halidou Idrissa, (professeur agrégé d'économie, inspecteur d'état à Niamey), Mme Cathérine Roland (administratrice culturelle, Ouagadougou), Alfred Dogbé (directeur artistique Arène Théâtre) et de M. Bawa Kaoumi, directeur adjoint du CCFN Jean Rouch de Niamey.

Le stage accueille sept stagiaires, tous de Niamey. La participation des stagiaires de l'intérieur n'a pas été tout de suite possible.

C'est parti pour trois semaines de formation au cours desquelles, les participants seront initiés aux différentes facettes du métier d'administrateur culturel, à la conception et à la conduite de projets artistiques.



Nous reviendrons plus en détail que le contenu et le déroulement du stage.

dimanche 15 mai 2011

L'argent du diable


Aboubacar Adamou, Aminata Issaka et Mahamadou Hama Souley dans L'argent du diable. en représentation au Centre des jeunes de Karadjé
Texte et mise en scène de Boukari Mousa Angou avec la complicité artistique d'Alfred Dogbé
Production : Compagnie théâtrale Zindirma et Arène Théâtre

Trois jeunes gens, Fati, Ismael et karim, décident de mettre en projet un rêve : créer un restaurant. Mais cette heureuse initiative se heurte à l'indifférence d'un milieu qui ne leur accorde pas la moindre chance. C'est la dèche chez ces jeunes sortis de la Fac mais se retrouvent sans emploi. Alors que faire ?

La réponse vient, suggérée par les exemples alentours : Tuer, voler, violer, tout faire sauter. Pourvu que le restaurant tant rêvé ouvre ses portes.  C'est apparemment simple : il n'y a qu'à faire comme les autres.  Il ne reste plus qu'à passer aux actes...

La fille s'en va pour se prostituer. Et elle ramène la coquette somme de cent mille francs. Mais ses copains découvrent qu'elle a juste emprunté cet argent auprès de El Hadj Logomi.  Voici le tour du second, de se constituer en détrousseur de vieilles dames et de ramèner des bijoux qu'il prétend avoir arrachés à une passante. On découvre que les bijoux sont  sont ceux de sa mère.  Quant au troisième apprenti larron, il dit posséder un multiplicateur magique de billets qui, pour fonctionner, doit être arrosé du sang d'une vierge.  Mais comme les deux premiers, il ne réussira jamais à sauter le pas du crime et de l'immoralité.

Dans une mise en scène qui se contente du strict nécessaire : un banc, deux chaises, et quelques accessoires-, cette pièce dépeint et fustige nos mœurs.

Créé en fin 2010 avec l'appui du Centre Culturel Franco Nigérien de Zinder, le spectacle est resté confiné dans les tiroirs après avoir été montré une fois à Zinder puis une autre fois à Maradi.  Iil aurait fallu Émergences pour effectivement le voir émerger. Il faut espérer que la préoccupante question de la diffusion de nos spectacles à travers le pays et au-delà, va être eu centre du plan d'action du Réseau des compagnies de théâtre du Niger qui vient d'être mis en place lors de cette cinquième édition du festival Émergences 2011.

Bello Marka

Kokou Yémadjé, comédien et metteur en scène Béninois.

Pouvez-vous vous présenter à nos blogueurs?

Je m'appelle Kokou Yémadjé. Je viens du Bénin. Je suis comédien et metteur en scène.  

Vous venez de signer la mise en scène du mono « confessions posthumes ». Est-ce là votre toute première ? 
Je n'en suis pas à ma première mise en scène. Je fais de la mise en scène depuis 1997. En tant que professionnel, c'est une bonne quinzaine de textes que j'ai mis en scène. Et « confessions posthumes » est une pièce de théâtre monologue écrite par Danai Ouaga Balle qui est un tchadien qui vit au Gabon. C'est un texte qui m'a beaucoup plu de par son esthétique, de par sa pertinence, de par sa construction. il traite d'un sujet qui nous paraît quand même proche de monsieur n'importe qui, qui porte sur une question de vie sentimentale mais assez complexe. Pour la petite histoire, cette pièce traite d'une histoire telle qu'un monsieur se retrouve au soir de sa vie compètement dans la déchéance parce que il a le sida, parce que sa femme vient de mourir il y a 3 mois, parce qu'il a découvert le cahier intime de cette épouse morte dans lequel il découvre que celle-ci l'a de tout temps trompé avec le témoin de leur mariage. Mais en fait lui aussi a trompé sa femme qu'il n'aimait pas véritablement avec ce même témoin de mariage puisqu'il était homosexuel . C'est une pièce complexe ... Quand je l'ai rencontrée, en 2007, j'avais un lot de textes que je devais lire pour voir lequel me plaisait. Cette pièce m'a tout de suite plu. Mais j'avais un problème : le problème de l'homosexualité . Je me suis dit «: »ce texte me plaît; je vais le monter. Je vais le jouer ». Mais j'avais un blocage. Et cette pièce m'a grandi parce qu'après, je me suis dit que même si ça traite d'homosexualité, ce n'est pas moi qui suis homosexuel, c'est un presonnage qui l'est. Cela m'a amené à comprendre que j'avais aussi un blocage en tant qu'acteur à ne pas vouloir incarner un type de personnage donné. Après ça m'a beaucoup plu quand je joue.
 
Pourquoi avoir choisi cette pièce précisément ?
Si j'ai choisi de monter cette pièce plutôt qu'une autre, c'est qu'elle est résolument proche de chacun d'entre nous. C'est véritablement un miroir dans lequel chacun peut se retrouver dans chacun des personnages de cette pièce, sans oser l'avouer publiquement.  

Pouvez-vous nous parler de cette expérience qui consiste pour un metteur en scène de se mettre lui-même en scène ?
Se mettre soi-même en scène n'est pas chose facile, il faut de la méthode, être passionné et acharné. Car cela demande beaucoup de travail. il m'arrive de mettre en scène une pièce en 1 ou 2 mois . Evidemment il y un gros travail en amont. Mais là, après tout un travail effectué seul en tant que metteur en scène, en tant que comédien, j'ai dû faire un travail acharné de près de 6 à 7 mois. Donc vous voyez bien la différence... Se mettre en scène n'est pas chose évidente. C'est beaucoup plus difficile. Cela demande du détachement et c'est compiqué. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas facilement monté cette pièce comme j'en ai l'habitude en 1 mois, mais en sept mois. Et pour moi, c'est de début du commencement, à partir du moment où j'ai fait la première représentation et que j'ai eu des retours, des suggestions. De toutes les façons comme c'est une pièce que j'ai beaucoup de plaisir à jouer, je compte la jouer sérieusement

Interview réalisée par Bello Marka

Confessions posthumes


Confessions posthumes  de Danaî Ouaga-Balle, mis en scène et interprété par Kokou Yémadjé - Production Kokou Théâtre, Bénin. 

« Seul...Je me sens seul. Dans le tourment, on a besoin d'un regard, d'un sourire... » C'est par ces mots poignants que commence Confessions posthumes ». Le « monologue met en scène l'histoire d'un couple marié voici trente ans mais dont la femme vient de mourir voici juste trois mois. Et le mari découvre parmi l'héritage laissé par la défunte, un carnet dans lequel elle consigne minutieusement, avec un plaisir sadique, ses «  petits secrets ». Par exemple, le mari apprend que son épouse, le trompait avec Eric... Eric, c'est le témoin de leur mariage... Et voici ce que l'épouse pense de lui : « Avec toi ma vie a été une course sans fin. Le bonheur était ailleurs. ». Evidemment, le bonheur était, se trouvait n'être qu'entre les mains de Eric... Ce même Eric, l'amant de la femme est également l'amant du mari... Mieux l'homme apprend que : « Tangui n'est pas ton fils ». Le coeur brisé, mais qui s'accroche encore, il répond « Mais pourtant il m'a toujours appelé papa! ». Perdu dans son désespoir et le whisky où il noie ses douleurs, il demande à l'absente : « Mais alors, il est le fils de qui « ? Question à laquelle seul répond le silence... Histoire de couple qui prend un plaisir vicieux à se mentir, à se faire mal, à se tuer l'un l'autre à coups de révélations ahurissantes... Voici Confessions posthumes . Le texte semble un vrai poème. Le jeu, est à la hauteur. Les répliques qui viennent soit du personnage au présent, soit du carnet de la défunte dans l'absent, sont limpides, fluides. Et quand le personnage coupe le fil avec la défunte, confessions posthumes, sent quelque part, l'odeur du roussi d'un divorce posthume. Kokou Yémadjé qui a interprété la pièce, s'est mis en scène lui-même. Un vrai défi. Dans le public qui vient de l'ovationner, quelqu'un a demandé : « Ce monsieur est-il le frère de Fargass (Assandé) ? En tout cas il a fait effet avec sa présence sur scène et sa voix de maître ». Comme quoi, la relève est assurée.

Bello Marka

Cirque : Petit grand vélo

La compagnie Petit Vélo du Burkina Faso 
Avec Fofana Ben Abdoulaye, Ehouman Biaise, Mokono Brice, Ali Diarra et Coulibaly Ousmane. 

Quand on vient pour voir Petit vélo, on découvre avec une agréable surprise que c'est en fait un Petit Grand Vélo. A la fois amusant et sérieux, voici du cirque au théâtre. Original...la vision, on le voit s'étend. Ces génies de l'acrobatie, de la voltige, de l'équilibre sur vélo, de la danse et de la prestidigitation sur fond de roulements de Djembés et de tambours, ont su retenir le souffle du public. Surtout des enfants amusés qui ont été intégrés au spectacle.
 
Ces magiciens du jeu et de l'équilibre, qui cultivent la vertu du partage, ont offert aux personnes intéressées une séance d'initiation à l'Espace Tréteaux du Niger.

Bello Marka

Ce qu'ils pensent du festival

Certains festivaliers ont bien voulu confier à Moustapha Bello Marka leurs avis sur le festival : qu'est-ce qui a marché ? Qu'est-ce qui n'a pas marché ? Vous pouvez compléter, nuancer, enrichir. Réagissez vous aussi !  

Toudeba Bobbele,  
scénographe et comédien, Ouagadougou Burkina Faso
Je suis artiste comédien conteur et scénographe. Je viens du Burkina. Je suis au festival Emergences pour travailler sur l'aspect scénographique. J'étais déjà là en 2008 et en 2011. Je trouve qu'il y a une grande évolution. Il y a des choses qui ont eu une nette amélioration. D'autres qui se sont perfectionnées. Mais il y a encore des choses à parfaire sur le plan organisationnel. La coordination doit être revue un peu et il faut revoir aussi l'aspect logistique. Cette année il y a eu des coupures imprévues d'électricité. Il y a des prévisions...Mais un spectacle qui a été prévu avec des lumières qui ont été conçues et créées des mois à l'avance, quand tu trouves brusquement qu'il n'y a pas de courant, du coup cela abat et les comédiens et le metteur en scène. Tu as l'impression que tu as répèté inutilement. Cela démotive acteurs, metteur en scène et toute l'équipe artistique. Et aussi ce que j'ai remarqué c'est que la précision manque souvent dans la distribution des tâches. Un chauffeur qui se retrouve à la fois dans un atelier ...Ca crée souvent un disfonctionnement. Pour améliorer la qualité de la scénographie, on a un bon exemple qui est celui des Recréatrales. Du point de vue scénographique les Recréatrales ont un collège de scénographes qui est l'Association Faso-Scéno qui est une compagnie composée de techniciens, de scénographes, de peintres, de plasticiens, et tous les corps du métier des arts. Ici à ma connaissance je ne connais pas de scénographe, et cela est un handicap. Il faut y penser. Il faut animer des ateliers d'initiation à la scénographie, à la régie son et lumière et autres parce que tous ces éléments accompagnent la création artistique. Ils sont certes à l'ombre mais ils jouent un rôle très important qui fait que le spectacle est encore mieux et même meilleur. Il y a des choses à faire en termes de formations, ateliers, initiation aux différents métiers de la scénographie.

Hermass Baguidi
directeur de compagnie Avemian - Cotonou Bénin
En dehors de la programmation qui n'a pas bien fonctionné, ça a été un festival de plaisance. Les gens se sont croisés mais la programmation n'a pas permis le débat et la communion. Quand on sort de la salle, c'est la nourriture qui est primordiale. Et quand on finit de manger, il est déjà tard, il faut que tout le monde se quitte. Du coup il fallait trouver de petits moments d'entracte pour que les gens puissent se retrouver et dire « ah oui, j'ai vu ton spectacle, j'ai aimé ceci, j'ai pas aimé cela ». Il faut de l'échange. Sinon pour la programmation ce sont les horaires qui ont posé problème. On a vu de très belles choses et la participation des pays la sous-région a été une très belle chose, que ce soit Petit vélo du Burkina Faso ou les spectacles venus du Togo, du Bénin ou des spectacles nigériens, c'était très bien. Mon voeu est que la programmation des spectacles tienne encore plus compte à l'avenir de la sous-région et qu'on améliore en trouvant des moments pendant lesquels les gens puissent se croiser et discuter des spectacles.  

Edouard Lompo  
Directeur de l'ensemble kassai, metteur en scène et dramaturge, Niamey
J'ai touvé que l'organisation était meilleure que d'habitude. Qu'il y a eu de belles initiatives comme le séminaire que nous avons pu organiser sur le théâtre nigérien. Nous avons pu discuter et mettre en place un Réseau des compagnies de théâtre. C'est un bon début. Pour ce qui n'a pas bien marché, au niveau des spectacles la programmation a été un peu compliquée. Il y avait des spectacles qu'on avait ratés qui ne jouaient qu'une seule fois. Ceci parce qu'il y avait d'autres spectacles qu'on devait voir. Il fallait donner la possibilité pour permettre au moins aux gens de voir tous les spectacles.  

Mahamadou Hama Souley dit Sankadi  
comédien compagnie théâtrale Zindirma (Zinder) Je dirai avec les expériences que j'ai eues, qu'il y a eu beaucoup d'évolution sur le plan organisationnel et aussi au niveau des spectacles qui ont été accueillis. J'ai beaucoup aimé la restauration et l'hébergement. Ce que je suggère c'est de voir les programmations de spectacles. J'ai trouvé cela trop lourd. Ce n'est pas facile certes mais on peut mieux faire par rapport au déplacement des artistes. Parce que une réalité est là : on ne vient pas seulement dans un festival pour jouer mais aussi pour voir les autres jouer. Du moment où on décide d'avoir des sites différents pour jouer des spectacles, il faut savoir que si on s'engage en ce sens, on doit mettre les moyens pour que les autres artistes ne jouent pas à la même heure et qu'ils puissent avoir la possibilité d'aller voir d'autres spectacles. Niamey est grand, les sites sont éloignés les uns des autres. Il faut revoir ça.  

Fatima Tchiombiano
comédienne compagnie Arène Théâtre - Niamey
Par rapport aux éditions précédentes cette année je dirai chapeau pour les organisateurs du festival. Mais au niveau de la programmation, on ne pouvait pas suivre certains spectacles alors qu'il aurait juste fallu décaler de trente minutes pour que cela soit bien. Au niveau de l'hébergement, il faut trouver une formule. Souvent quand on finit les spectaces, les lieux d'hébergement sont loin et pour pouvoir avoir le temps de discuter avec les acteurs, c'est difficle.
 
Cheikh Kotondi, 
directeur de festival Bijini-bijini- Niamey
Ce qui a marché, c'est le séminaire qui a eu lieu où les gens ont eu à échanger sur les problèmes et les perspectives du théâtre au Niger. Parce que c'est quelque chose qu'il fallait faire et vraiment là on a pu le faire. Ce qui n'a pas marché à mon avis est qu'il y a des spectacles aux mêmes heures dans des espaces différents. On a envie de voir 2 spectacles et les 2 spectacles doivent jouer 2 fois et sont programmés presque à 2 endroits différents à la même heure. Cela nous a vraiment beaucoup dérangés. Si on pourrait à l'avenir essayer de faire de telle sorte que pour un spectateur comme nous on puisse voir tous les spectacles ce serait une bonne chose. Que les gens aient le temps de se déplacer pour suivre un autre spectacle. Et pour ceux qui sont à la commune 5 si on peut faire que le décalage soit encore plus long, ce serait bien. Le pont est ce qu'il est. Le temps qu'on passe là bas et essayer de voir l'ensemble des spectacles et c'est déjà trop tard.  

Habib Mahaman Latif,  
comédien Zindirma, participant à l'atelier de lecture à haute voix
Pour moi l'organisation a bien marché. Mais ce qui a posé problème c'est qu'au moment où les troupes jouent il y a des personnes qui n'arrivent pas à suivre les spectacles. Alors qu'on est tous là pour s'enrichir de l'expérience des autres.  

Diabaté Abdel Nasser  
Comédien, club Unesco Niamey, participant au stage de lecture
Je trouve que ce qui a marché c'est surtout l'organisation, l'atelier,  

Hamani Moumouni  
Comédien, Cie Galgadin Matassa Agadez, participant au stage de lecture
Mon avis par rapport à cette édition est que je suis globalement satisfait. J'au suivi une formation de lecture à haute voix, et cela était d'un grand apport. Pour moi c'est un succès  

Seidou Bassirou
comédien, Club Unesco Niamey, participant au stage de lecture
Ca fait la troisième édition à laquelle je participe. Comparativement aux autres éditions je pense qu'il y a de l'amélioration. Ca veut dire que les recommandations et les observations ont été prises en compte. Sur le plan restauration et prestation de spectacles, il y a de l'évolutiuon, il n'y a pas de retard. Tout a bien fonctionné. Idrissa Aoui, Technicien Centre Culturel Franco Nigérien Jean Rouch, Niamey On est vraiment au coeur de Émergences. Ce qu'il y a lieu de faire est de réorganiser la programmation parce que cela permet aux techniciens de bien cadrer. Quanfd tu as deux, trois voire quatre spectacles. Surtout j'insiste sur la programmation qu'il faut bien cadrer.  

Aminatou issaka
Artiste comédienne Arène théâtre, directrice festival Paroles de femmes (Niamey).
Pour moi dans l'ensemble ça va. Ce qui est intéressant, c'est que en termes d'organisation ça va par rapport aux éditions passées. Certes il y a toujours des choses qui restent à corriger mais dans l'ensemble ça va en termes d'organisation. Côté spectacles c'était tout à fait clair que les projets qui vont être présentés sont des projets qui viennent à peine de finir. Ce sont donc les premières qu'on va voir. Maintenant je pense que si l'on veut vraiment améliorer, il faut créer un cadre pour pouvoir faire des critiques des différents spectacles.C'est important de faire des critiques. Cela peut nous faire avancer. Ce que je suggère dans l'avenir c'est qu'il faut qu'on tienne compte que pour créer il faut du temps et du matériel. Il faut se donner le temps qu'il faut pour créer. Cela ne sert à rien de créer dans la précipitation. Donnons-nous du temps pour créer et montrer de belles choses.

Propos recueillis par Bello Marka

Parole libre est accordée au professeur Ayayi Apedo-Amah


Pr Ayayi Apedo-Amah, enseignant chercheur à l'université de Lomé, département des Lettres modernes où il enseigne le théâtre et la littérature. 
Il a animé le séminaire sur la production théâtrale au Niger.

De ses rapports avec la culture...

Mes rapports avec la culture sont consubstantielle, puisque nous sommes dans la culture, nous vivons en nous exprimant à travers la culture, à travers une ou des langues qui expriment des cultures, une vision du monde etc. Par rapport à cela je me suis toujours battu pour donner toute sa place à la culture dans nos pays où elle est négligée parce que les gouvernants estiment qu'elle n'est pas une priorité. Donc par rapport à tout cela, ce vide créé sciemment par nos gouvernants nous amène à un déficit. Quand on observe l'Afrique sur le terrain de la culture et la place de l'Afrique dans le monde, qui est la dernière, on constate un déficit de la pensée. Il y a le règne de l'aliénation.
La colonisation continue sous d'autres formes et tout ça parce que justement la culture n'a pas la place qu'il faut dans nos sociétés. je disais lors du séminaire que si on prend nos sociétés, il n'y a que les noms arabes dans les pays musulmans, que des noms européens dans les pays christianisés. Nous ne prenons plus nos noms traditionnels, les noms propres à nos cultures, par aliénation, par honte. Ceci est très grave dans la mesure où le nom, c'est l'identité. Le nom dit votre origine. Le nom dit ce que vous êtes. Le nom est la résultante d'une langue et de certaines croyances. C'est un legs des ancêtres, un legs du patrimoine, de l'histoire. Et si nous nions tout cela, nous nions ce que nous sommes et nous confortons l'aliénation coloniale. Il est important que nous ôtions les chaînes de l'esclavage. Avant, on avait ces chaînes aux mains et aux pieds. Mais aujourd'hui ces chaînes sont dans notre tête.
C'est en brisant ces chaînes -là qu'on va pouvoir penser au développement de l'Afrique, à l'épanouissement de l'Africain. Il faut que l'homme Africain puisse se libérer des modèles étrangers dont il est esclave qui l'enchaînent. Il faut que l'homme Africain arrive à penser, à avoir une vision propre à sa société et sur sa société pour concevoir son développement.  


De ses rapports avec le théâtre...

Mes rapports avec la théâtre, viennent du fait que le théâtre est la spécialité que je me suis donnée dans mes études. j'ai fait des études de théâtre et c'est ce que j'enseigne. J'enseigne entres autres la littérature africaine, la communication etc. Le théâtre est une spécialité. C'est un art que j'aime et que j'aime voir pratiquer. J'ai même écrit quelques pièces de théâtre que je n'ai pas encore mises devant un public, mais ça viendra certainement. C'est pour toutes ces raisons que je fréquente les salles de théâtre, les festivals de th éâtre et que j'encourage les jeunes qui veulent s'adonner à cet art. On me soumet beaucoup de manuscrits à lire ; on sollicite mes conseils que je donne volontiers pour que cet art puisse émerger et faire vivre ses pratiquants.  

Son point de vue sur l'identité culturelle...

Pour aborder la question de l'identité culturelle, il faut considérer la situation socio économique de l'Afrique et l'histoire de l'Afrique. Nous sommes des sociétés dominées et par rapport à cette question de la domination, nous savons que les dominés eux même entretiennent la domination après le départ du dominant. Par rapport à cette triste réalité,notre identité culturelle doit être pensée parce qu'il faut produire, il faut créer. Lorqu'il y a un vide culturel, lorsque notre imaginaire est nourri par des gens étrangers à l'Afrique, cela ne fait qu'accroitre l'aliénation. Il faut que nos médias audio visuels soient occupés par des créations africaines et non pas seulement par des télé films Bréziliens, etc .
L'Afrique donc doit se donner à voir à l'Afrique et non pas donner à l'étranger et les modèles étrangers ou à la mode. Même les noms qu'on prend sont ceux des vedettes pour les donner aux enfants. L'immoralité qui transparaît dans certains films, nos jeunes aujourd'hui croient que c'est là un modèle à copier, à suivre. Par rapport à tout cela, l'identité culturelle est très importante pour apprendre aux africains à ne pas avoir honte de leur culture. A ne pas avoir honte de porter leurs noms nationaux plutôt que des noms arabes ou européens. Cela est très important.
L'Etat doit faire un travail pédagogique à ce niveau pour que les gens perdent leur complexe. Vous savez dans de nombreux pays occidentaux il est interdit de porter des noms étrangers. C'est contre la loi et on va vous dire que vous portez atteinte à la culture nationale. Alors que l'Afrique est un moulin à vent où tout est permis. Surtout cela nous désavantage, et il faut que nous en soyons conscients.  

De la diversité culturelle...

Pour parler de la diversité culturelle, nos pays sont eux même des modèles de diversité culturelle étant donné qu'ils sont des pays multi ou pluri ethniques. Mais hélas on porte souvent atteinte à cette réalité par le biais de la politique lorsqu'on fait du tribalisme. Le tribalisme est la politique de la tribu qui lèse les autres tribus puisque c'est le partage inégal des richesses de la nation avec lesquelles on fait profiter eeulement une couche de la nation au détriment des autres, ce qui a pour conséquence de créer justement tous les problèmes que nous connaissons en Afrique.
La diversité culturelle, nous devons l'accepter, l'intégrer dans nos modes de gouvernement parce que c'est elle qui va fonder les nations africaines de demain. Aujourd'hui, en Afrique, l'on n'a pas de nation ; il n'y a que des pseudo Etats néo coloniaux. La nation n'existe toujours pas parce que les gens se sentent aujourd'hui haoussa, zarma, ashanti etc avant d'être de tel ou tel pays. Il y a par rapport à cela un travail de conscientisation à faire, et il faut que l'Afrique entame véritablement son développement à travers une vision politique de ce que nous voudrions que soit l'Afrique, sinon nous resterons sans développement. Tant que nous demeurerons subjugués, dépendant des autres, c'est les autres qui décideront pour nous. Il est temps que nos chefs d'Etat cessent d'être des mendiants en costumes 3 pièces, sinon nous serons toujours à la traine des wagons. Il faut que nous aussi nous devenions des locomotives pour que nous conduisions nos peuples à bon port. Et ce port là est celui du développement à travers les emplois, les soins, de quoi manger, et de la liberté .

Propos recueillis par Bello Marka

vendredi 29 avril 2011

Libre parole accordée à Adama Traoré

Je m’appelle Adama Traoré. je suis auteur metteur en scène. J’ai enseigné durant 10 ans le théâtre à l’Institut National des Arts au Mali. Dans cette mouvance là et après  les mouvements démocratiques,  j’ai repris en 1994 l’idée et la décision de  créer la structure qui se nomme Acte sept avec S pour Sensibilisation, E pour Education, P pour Promotion, et T pour Théâtrale.
Et rapidement  le constat est que le paysage culturel malien se caractérisait par des manques : manque d’aide à la création ; manque d’aide à la diffusion ; structures de production artisanales. Il faut dire que durant la première république et même sous la seconde, l’état était animateur et administrateur culturel. Il n’y avait pratiquement rien qui existait de l’initiative privée. C’est donc dans ce contexte que j’ai créé le Festival du théâtre des réalités.
Pourquoi un Festival du théâtre des réalités, me direz-vous ?
Alors c’est parce que la réalité est telle qu’il n’y avait pas de troupe hormis la troupe du théâtre national. Dans beaucoup de lieux autres que le Centre Culturel Français il n’y avait de système lumière et les dramaturges Maliens avaient soixante ans pour la moyenne d’âge et en plus on pouvait les compter sur les doigts d’une seule main.
Donc rapidement le festival  devient projet de développement. Nous avions initié des ateliers d’écriture, initié des formations en régie son et lumière, on a faisait venir du matériel du Bénin et de la Côte d’Ivoire
Et avant l’arrivée du matériel il y avait une formation théorique. Le Festival pour sa part servait de laboratoire pour les pratiques. Rapidement aussi nous avions initié des stages de formation de journaliste culturel parce qu’il fallait arriver à avoir des critiques. Et pour aussi permettre aux Maliens de voir d’autres spectacles, donc de faire aussi des créations, nous avions invité des compagnies de la sous région pour qu’on puisse voir ce qui se passe ailleurs et aider à faire réaliser des créations.

La conception du festival a été une conception éditorialiste c'est-à-dire que chaque édition portait sur un thème  parce que, quelque part, il fallait rapprocher l’art de cette thématique qui se trouvait dans les spectacles plus ou moins. Et autour des conférences qui étaient organisées, nous avions toujours associé la musique. Nous avions une programmation de danse contemporaine et nous avions aussi des projections de films  et ceci a été l’identité du festival qui, jusqu’en 2000, était annuel.

Et à partir de cette date, nous avions décidé de passer en biennale pour donner aux créateurs du temps pour pouvoir développer et affiner les projets . Et entre temps Acte sept a réalisé le guide des artistes plasticiens du Mali qui présente à peu près 60 plasticiens et on a également réalisé un guide des instrumentistes traditionnels du Mali. Nous avions organisé beaucoup de séminaires. Le Mali ayant rapidement décidé d’aller politiquement à la décentralisation, nous avions pensé que cette décentralisation devait aussi permettre des transferts de compétences des collectivités territoriales à la base par rapport à la gestion de la culture.
Nous avions organisé des mini séminaires autour de politique culturelle et décentralisation et essayé de dire comment les collectivités territoriales  pouvaient par exemple s’accaparer de la dimension culturelle qui est transversale dans tous les programme de développement, et spécifiquement qu’ils aient le volet culturel de  leur programme économique social et de développement communal.
Après nous avions organisé un autre séminaire sur la stratégie de création de politique culturelle. Nous avions organisé une semi conférence sur « l’espace et à qui appartient l’espace » en tenant compte des différentes activités d’asociabilité théâtre-sociabilité, cinéma-sociabilité ; les lieux du pouvoir et leur jeu et aussi certains clins d’œil par rapport à l’urbanisation.
Nous avions aussi lancé un drame qui, s’appelle « les lionnes de ma commune » en accord avec les associations laitières des femmes. Et nous organisons chaque année une exposition de photos autour de 40 femmes. Ces 40 femmes sont choisies par l’association et nous engageons une équipe de photographes qui tirent les photos à grand format 60 sur 70. Et avec ça, nous organisons à partir du premier jusqu’au 10 mars des séries de conférences qui sont proposées par ces femmes et ce sont toujours ces femmes qui choisissent leurs conférenciers ou conférencières. Et il y a l’exposition photo. Et autour de cette exposition il y a de l’animation.
Le bureau de Acte sept est un bureau ouvert où il y a beaucoup d’activités qui se passent parce que dans le siège même il y a une activité au quotidien. Par exemple chaque dimanche vous pouvez aller suivre un groupe de musique. Chaque jeudi, il y a des contes. Chaque vendredi on a des improvisations au niveau du théâtre.

Issa Mossi et Bello Marka

Ro – oua : du sifflement jusqu’au dernier souffle !

Odile Sankara dans Ro-Oua en représentation au CCFN Jean Rouch de Niamey


Un décor simple. Un personnage de bleu peint, seul au milieu d’un espace jonché de noix de doum. Un silence de cimetière d’un public attentif, assoiffé de mots fluides qui sortent des profondeurs de la comédienne qui incarne à la fois Ro-oua et le narrateur. Pendant 35 minutes, Odile Sankara raconte l’histoire d’un héros mystique qui émerveille par son ‘’sifflement’’ non pas parce qu’il siffle mieux que les autres- car tout le monde siffle- mais parce que son sifflement est différent, magique

En fait, dans cette histoire tirée d’une nouvelle de Kafka ‘’Joséphine, la cantatrice ou le peuple des souris ‘’, on évoque le rapport qui existe entre l’artiste et sa société, l’artiste et le politique. Ce texte, d’une intense fluidité, d’une mélodie envoûtante nous projette dans un univers  où se croisent vie et mort, succès et échec, l’apogée et le déclin.

Ro-oua est cet homme, cet artiste couronné, adulé et constamment sollicité par son peuple. Obligé de faire toujours plus,  toujours mieux sans jamais faillir, sans jamais se reposer. Il n’en a pas le droit même quand il ne peut plus se tenir debout pour chanter, même quand il n’a plus de souffle pour siffler. Odile nous entraîne dans un parcours artistique fait de hauts et de bas, de doutes mais aussi de certitudes, de joies, de réussites et de déchéances. L’artiste est exploité à fond, sucé jusqu’à la moelle des os. Vidé de ses eaux, il tombe finalement dans l’oubli.

Le spectacle, si beau, nous questionne tous sur notre propre engagement aujourd’hui, en tant qu’hommes d’abord et citoyens ensuite. Et il n’en reste qu’encore plus beau, plus vrai et plus près dès lors que cette comédienne qui a su porter et assumer jusqu’au bout ce personnage, l’a porté dans sa chair, dans son sang, dans sa vérité  première à elle qui est d’être une femme artiste d’ici, nourrie, bâtie, élevée de valeurs qui tissent l’ici, et qui donne ce qu’elle a de propre d’elle, à la diversité culturelle.

Issa Mossi & Bello Marka

Entretien avec odile Sankara

Vous vous appelez Odile Sankara. Vous êtes la  sœur cadette de Thomas Sankara, un illustre révolutionnaire africain. Vous avez choisi d’être comédienne plutôt qu’autre chose. Pourquoi un tel choix ?
Pourquoi j’ai choisi d’être comédienne, ce n’est pas venu tout d’un coup au début. Déjà à la fac (à l’université), j’ai choisi les arts du spectacle et on étudiait les grands auteurs classiques et ça m’a donné l’envie d’épouser cet art et surtout que j’ai eu la chance de rencontrer le directeur metteur en scène de la compagnie ‘’Feeren’’ qui voulait mettre en place la première compagnie à vocation professionnelle du Burkina, Amadou Bourou.
Je suis resté dans cette compagnie durant des années, c’est donc lui qui m’a formé. Mais ce n’était pas un choix que j’ai fait comme ça, j’avais fini les études que j’ai arrêtées en licence, et comme je ne faisais rien d’autre, et comme j’aime bien le domaine artistique et culturel, je vais aller lâ.
Petit à petit donc il m’a convaincu qu’on peut en faire un métier. Nous, on croyait pas du tout. Et puis, c’était vraiment en attendant un boulot.
Et puis petit à petit le fait de jouer m’a donné l’envie et surtout ce qui m’a fait décider, c’est que subitement je me suis rendu compte que c’est le lieu de la liberté même si la liberté n’est pas totale, le lieu ou l’on pouvait prendre un minimum de liberté parce qu’on parle et les gens vous écoutent. Et moi en tant que venant d’une société fallocrate, hiérarchie de la société au Burkina, alors la femme n’existe pas : et pour moi, c’était une façon, mon choix définitif de faire le théâtre, c’était ma façon de pouvoir exister en tant que femme et de pouvoir prendre la parole.
Moi, ça me fait mal de voir certaines femmes qui ont du talent mais qui n’arrivent pas à se libérer.

Vous avez joué dans une pièce intitulée Mitterrand et Sankara de Jacques Jouet dans une mise en scène  Jean-Louis Martinelli.  Est-ce là une façon  pour vous de perpétuer la mémoire de votre frère ?
Disons que j’ai pris le rôle par hasard, c’était une comédienne du Burkina Justine qui le jouait initialement (paix à son âme), et puis après son décès il voulait reprendre le spectacle parce qu’il y avait beaucoup de gens qui voulaient du spectacle. C’est la qu’il m’a approché, il a entendu parler de moi, il veut que je prenne le rôle du théâtre simple dans le spectacle. Il y a deux personnages : Mitterrand et Sankara.
Au spectacle on s’était déjà rencontré sur une idée pour un spectacle à monter. J’ai accepté, mais c’est un hasard parce que s’il m’avait approché comme ça sans qu’on ait travaillé au préalable, je n’aurais pas accepté. C’est vrai que tout de suite j’ai pas réalisé, mais l’on a joué plusieurs fois (avec des tournées en Afrique centrale et de l’ouest, en France), et c’est en le jouant que j’ai compris que ce n’était pas seulement un simple spectacle comme je joue les autres spectacles. Il y avait ici un engagement parce que je lisais le discours de Lomé de 1984 au début et l’autre actrice lisait le discours de la Bonne de 1986.
J’ai trouvé que c’était plus qu’un spectacle, mais c’était un message plus fort, un engagement politique.

Odile, vous exercez aujourd’hui un métier difficile, celui  de comédienne engagée ou si vous préférez de comédienne tout court. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez en tant que femme surtout ?

J’ai toujours dit à mes sœurs que nous ne sommes pas logées à la même enseigne que les hommes quant au regard social. Et une femme comédienne d’abord, il y a beaucoup qui ont abandonné et je crois que ce n’est pas seulement au Burkina, le théâtre pour trouver un conjoint, parce que le conjoint disait tu choisis entre le théâtre et moi.
Et comme dans nos société la femme à un certain âge doit forcement être mariée, sinon elle n’est rien, n’a aucune considération, eh bien elle privilégie ça, parce que c’est notre éducation d’aller se marier au détriment du théâtre.
Quelque chose que l’on rencontre toujours est que la fille qui exerce le métier de théâtre est plus indépendante et plus libérée.
Et aux yeux de notre société la femme doit avoir une certaine tenue, attitude et comportement dans les lieux publics. Alors que la femme qui joue le théâtre le fait avec des hommes, on a pu casser cette barrière en jouant sur scène avec les hommes.
On taxe les femmes qui vivent une vie dévergondée alors qu’il n’en est rien de cela. Mais grâce aux événements au Burkina on a dépassé ça. Dieu merci aujourd’hui on a pu porter un autre regard sur la femme qui joue dans le spectacle des arts.

Vous avez joué dans A corps perdu de Kouam Tawa, Quarttet de Heiner Muller dans une mise en scène de Fargass Assandé, spectacle qui a été présenté ici à Niamey au CCFN Jean Rouch mais aussi une pièce comme Médée de Max Rouquette et bien d’autres. Dans quel  genre théâtral préférez-vous évoluer ? Contemporain ? Classique ?
J’aime le classique mais je rends hommage au contemporain. Mais pour moi le classique est comme un laboratoire de travail. Non seulement parce que les textes sont bien écrits, ce qui oblige l’acteur d’être dans l’exigence de la langue mais aussi parce qu’il s’agit des grands personnages dits monstres qui sont au delà de l’humain dont l’incarnation permet à l’acteur de travailler la dimension du jeu d’acteur.

Vous animez un stage de lecture à haute voix à de jeunes comédiens nigériens dans le cadre du festival Emergences. Pourquoi un stage sur la lecture ? Qu’est-ce que cela peut apporter de positif à ces jeunes ?
Quand Alfred m’a parlé de festival, j’ai bondi pour le rassurer de ma disponibilité à être utilisée. Certes il n’y avait pas les moyens mais je sais que le Niger vient de traverser une tragédie. Et je crois dans pareille situation il n’y a que les artistes pour relever la situation. Dans toutes les sociétés du monde  chaque fois qu’il y a une déstructuration sociale, un déclin, il n’y a que les arts pour ressusciter l’image du pays.
Le choix de la lecture se justifie par le fait que la lecture est fondamentale. Quand Alfred m’a chargé de choisir un texte, j’ai bondi sur ‘œuvre de Kourouma que je crois être la synthèse de l’Afrique d’après les indépendances et de tous les maux que l’on a connus et que l’on continue à connaitre suite à la colonisation.
Le théâtre étant le lieu de la parole, le comédien peut puiser dans la lecture pour continuer de travailler. Surtout qu’aujourd’hui nous le savons bien que les productions théâtrales ne courent plus les rues. Ça devient de plus en plus difficile. Un comédien peut faire un an sans monter sur scène. A quel moment se réclame-t-on comédien quand on ne joue pas. Comment continuer à travailler pour demeurer comédien même si on n’est pas sur le plateau. Voila  pourquoi je trouve la lecture fondamentale et même à l’origine du théâtre. Les grands auteurs classiques lisaient dans l’agora.
La lecture permet de continuer d’exister comme comédienne. Et Dieu seul sait que dans l’écriture classique comme contemporaine nous avons un trésor enfoui qui a passé en revue toutes les questions qui sont encore d’actualité. Cela est valable non seulement pour les comédiens mais aussi pour construire l’Afrique d’aujourd’hui.
Passer de l’écriture de la matière morte à la matière vivante, et qu’un auteur n’existe pas s’il n’est pas lu. Aussi un texte littéraire n’a aucune importance s’il n’est pas partagé avec un public.

Odile, une dernière question. Quelles appréciations faites-vous de l’évolution du spectacle théâtral en Afrique ?
C’est une grande question, je vais être franche, je crois que le théâtre africain comme partout au monde (même si ailleurs avec les moyens qui y sont mais il y a un semblant de faire du théâtre qui existe et qui rencontre du public et qui est encore vu), tel n’est pas le cas en Afrique, ou la crise a fait qu’il n’y a pas de grande production.

Petit à petit les acteurs eux-mêmes sont allés dans la facilité. On est allé dans des sites qui sont pour moi un peu légers. On est allé dans l’humour, le théâtre humoristique, les feuilletons basés sur l’humour. Ça fait rire soit, mais pour moi ça affaiblit le théâtre parce que quand les acteurs vont la bas pour gagner leur pain quotidien, c’est facile et d’accès facile, ça demande moins de travail. Donc tout le monde court la bas et le théâtre en prend un coup. Il n’y a  plus de grande formation comme à l’époque des comédiens aguerris. Le théâtre a beaucoup reculé parce que les acteurs ne sont plus formés, on joue, on est dans l’à peu prés du jeu sur scène. Et tout le public est allé vers les feuilletons. Personne ne vient dans les salles sauf pendant les festivals où on fait du tapage.

C’est vraiment très complexe. C’est un ensemble des choses et de faits qui font que le théâtre africain régresse. Mais je reste optimiste. On a dit il y a un siècle que le cinéma va venir tuer le théâtre. Il est arrivé et il a même pris de l’avance sur le théâtre. Mais le théâtre est toujours vivant parce que ça reste un art vivant. Un art où on a sur scène quelque chose de concret. C’est pourquoi je reste optimiste quand on fait le diagnostic du théâtre, je dis toujours que le théâtre ne peut pas mourir parce que c’est particulier justement avec son interaction, ce qui l’empêchera de mourir.

Interview réalisée par Issa Mossi

Chez Tiffa


l'ambiance du salon

Amour, humour, cancan, chant. De la musique caustique aussi. C’est tout cela qu’on retrouve ‘’Chez Tifa’
Dans son salon de coiffure,  Tifa tresse les cheveux,  les défrise, entretient les dreads mais les commérages s’en mêlent aussi et cela donne un cocktail détonnant.

Tifa  est une femme mondaine et impudique à outrance. Flanquée de sa cousine bonne à tout faire et à tout dire, elle reçoit ses clientes et clients. Sa cousine de bonne, cette bonne-là dit tout ce qui lui passe par la tête à sa patronne mais aussi aux clientes.

A propos des clientes qui acceptent encore de venir chez Tifa, la première veut se faire une belle coiffure pour conquérir « l’homme de sa vie », l’homme  à la 4x4 climatisée. Eh oui, elle en a marre de flirter avec des minables dont l’un d’eux lui a déjà fait un enfant. La belle veut changer de vie, vivre dans une grande et somptueuse villa. Puis passent au salon qui pour l’entretien de ses locks, qui pour une pédicure ou encore pour une coiffure homme à la mode.
A chaque fois, fusent petites histoires croustillantes, anecdotes hilarantes et surtout impudiques. Il y en a même une qui propose à Tifa des aphrodisiaques et des produits aux vertus magiques pour se faire aimer par son homme ou même l’apprivoiser ou le rendre docile comme un enfant. La présentation de ces produits sera même suivie de démonstrations de toutes les positions imaginables qu’une femme peut offrir à un homme.

Si les spectateurs ont bien ri, cependant ils ont été très souvent choqués par certaines scènes ou paroles très osées. La prédominance de l’indécence, caractérisée par la référence au sexe et même à l’acte sexuel dans les gestes, les attouchements, avait produit chez le public une certaine réprobation.
La fonction du théâtre est-elle de choquer, de provoquer ou de former et sensibiliser le public aux problèmes ? Tout aussi  demander à un artiste, un metteur en scène de taire ou de zapper certaines parties de son spectacles sous prétexte qu’elles choquent, n’est-ce pas de la censure ?
Tout de même ! L’image que l’on peut retenir de cette scène, c’est celle d’une femme soumise qui essaie de se libérer par des moyens dérisoires et inefficaces. Chacune de ces femmes qui croient s’élever finit toujours par retomber dans les mêmes travers.
Avec une mise en scène et un décor assez simples, une alternance entre chant, danse et jeu théâtral, Eva Doumbia a su donner à ce spectacle un charme certain.

Issa Mossi et Bello Marka

Solo de danse : 1 pour 300



Un personnage surgi comme de nulle part traverse le public. D'abord dans le noir. Ensuite de la lumière naît. Bleue. Rouge. Puis elle se fait bariolée. Le personnage monte sur la scène. Il s'assoit. Il raconte. Il nous raconte sa vie. Une vie pas toute dans le blanc. Une vie surtout faite de souvenirs….Éparpillés . Des fragments qu'il cherche à recoller. Mais au delà de ce qu'il a perdu, il lui reste quelques choses. Et l'une d'entre elles, et dont il est sur, c'est la discothèque, où son père vendait des disques, les fameux 33 et 45  tours.  D’afro beat. De Salsa. Patchenga. Rumba. Devant cette discothèque, l'enfant en garde toujours souvenir, il dansait. Et se valait le regard des passants qui venaient. Rentraient. Achetaient.
Histoire en danse. Mais histoire en paroles d'abord. La danse, ici contemporaine, elle, vient ensuite. Au son de la musique afro cubaine, ou autre, on sent le déchirement de ce personnage qui tire les étoffes qui tissent son décor. Comme pour réunir. Recoller ces morceaux éparpillés de sa vie. Dans les musiques qui se suivent, on découvre même des airs de Takamba .Les pas de danse sont magistraux. Peut-être aurait-il fallu, on s'en sent la nostalgie, au delà de cet air emprunté au mécanique, une touche de mensualité. Le Takamba, rappelons-le, est d'abord douceur et grâce.
Cependant, lorsque coule le son du rythme Zambouka, on se perd un peu. Celui qui connaît ce rythme Zarma, lui sait une manière propre. Peut-être, est-on à même de se demander avec un petit air de regret, que ces pas n'ont pas été recueillis à la source pourtant si proche, mais juste à un bras du fleuve Niger?
Mais ce qui reste au demeurant, assez frappant de ce spectacle, c'est une originalité qu'on lui doit reconnaître. Au public qu'on a habitué à des spectacles de danse moderne brute, voici pour une fois, qu'on en propose un qui est soutenu par une histoire. Une histoire émouvante qui tient et qui conduit le spectateur ravi jusqu'au dénouement qui semble un soupir, un gémissement, un pleur qui remonte du noir.  Histoire donc à voir...Mais aussi, pour davantage plaire à ceux-là qui iront la voir, histoire à revoir, pour mieux l'affiner et la rendre plus aimable encore...
Issa Mossi et Bello Marka

jeudi 28 avril 2011

La cérémonie de l'ouverture officielle du festival en images

Le directeur du festival en compagnie du ministre de la jeunesse, des sports et de la culture délivrant son allocution




une vue de l'assistance                                                

mardi 26 avril 2011

Stage de lecture à haute voix

Émergences Festival de théâtre à Niamey, c’est à partir du 27 avril. Mais, déjà, le stage de lecture à haute voix qui fait partie des activités prévues dans cette période, vient de débuter le lundi 25 avril au Centre culturel Franco-Nigérien Jean Rouch de Niamey. Animé par Odile Sankara, comédienne Burkinabé, il réunit une douzaine de comédiens venus d’Agadez, Maradi, Zinder, ainsi que le Club UNESCO et d’autres comédiens et comédiennes venus de différentes troupes théâtrales de Niamey. Voilà ce que dit Odile Sankara sur le but assigné à cette formation : «  Le but de cet atelier ? C’est que nous sommes des pratiquants du métier du théâtre qui est le lieu de la parole. Et nous ne lisons pas. Nous ne connaissons pas les auteurs bien que les classiques africains nous aient laissé un héritage formidable. C’est vrai de dire qu’il y a des moments où on n’a pas les moyens de la production théâtrale. Mais on peut tenir cette flamme du théâtre en faisant des séances de lecture publique dans les cités où nous vivons chaque jour. Cela nous permet de rester dans le métier, de demeurer, en attendant d’avoir des moyens de faire de grandes créations. Et d’ailleurs, à l’origine, c’était ça le théâtre. Les grands auteurs classiques, dans la mythologie, écrivaient et ils allaient devant le grand public lire leurs textes que les gens critiquaient parfois ou écoutaient simplement. La deuxième chose qui motive la tenue de cet atelier de lecture, c’est que les acteurs eux-mêmes puissent travailler leur diction et leur souffle. Il est en effet important de savoir qu’un texte de théâtre que je prends pour pouvoir l’amener sur la scène, pour le transmettre au public, pose ses propres exigences. Et à ce niveau de travail, on voit que la lecture est fondamentale et qu’elle est la base même du travail de l’acteur. La troisième chose est que nous voulons que cet atelier soit une courroie de transmission pour les participants qui peuvent, à leur tour, initier de telles rencontres dans leurs sphères d’intervention ou leurs régions respectives. Cela ne dépend que d’eux et de leur volonté. Cela ne demande pas de sous, et on peut faire des choses formidables pour la population qui souvent n’a rien à faire et a grandement besoin de ces activités là».



L'atelier s'achève par une restitution publique le vendredi 29 avril à 19 heures au CCFN Jean Rouch. Le public pourra découvrir ou redécouvrir des extraits de En attendant le vote des bêtes sauvages et de Monè, outrages et défis d'Ahmadou Kourouma.

Moustapha Bello Marka

jeudi 21 avril 2011

conférence de presse de lancement



Lors d’une conférence de presse tenue au Centre Culturel Franco Nigérien Jean Rouch de Niamey, Alfred Dogbé, entouré de deux formatrices, la Burkinabé Odile Sankara et la Franco-ivoirienne Eva Doumbia, a expliqué de long en large les attentes de la 5ème édition du festival de théâtre de Niamey Emergences.
Cet événement culturel organisé chaque année par la compagnie Arène Théâtre a pour objectif de contribuer à l'émergence d'un environnement professionnel de production théâtrale au Niger. Chaque édition d'Émergences propose des représentations théâtrales, des rencontres et débats autour de questions intéressant les métiers de la scène, des ateliers et stages de formation continue réservés aux professionnels du spectacle, ainsi que des animations diverses.
Pour cette édition 2011,  Arène Théâtre se propose de développer un  Programme d'appui à la création théâtrale nigérienne afin de contribuer à renforcer les capacités d'administration et de gestion, de création et de production des troupes et compagnies professionnelles du Niger. Le programme comporte un séminaire dont le thème portera sur les Enjeux et perspectives de la production théâtrale au Niger, deux stages en écriture dramatique afin d'amener les participants à maîtriser les bases théoriques et pratiques de l'écriture dramatique, à les mettre en œuvre pour développer leurs projets de pièce de théâtre et un stage en administration de compagnies dont le but est de doter les stagiaires des connaissances et compétences nécessaires pour assurer l'administration et la gestion courante d'une compagnie de théâtre. 
Les activités du Programme d'appui à la création théâtrale nigérienne bénéficient du soutien financier du Fonds international pour la diversité culturelle de l'Unesco. Elles complètent et enrichissent le programme général du festival qui comporte aussi : un stage de lecture à haute voix, 2 lectures-spectacles, 17 représentations théâtrales au CCFN Jean Rouch, Centre des jeunes de Karadjé, centre des jeunes de Talladjé, à la prison civile de Niamey et à l'Université Abdou Moumouni.

Bon vent à la 5ème édition du Festival Emergences.
Issa MOSSI
Responsable Presse du Festival

vendredi 15 avril 2011

Conférence de presse au CCFN

Le mercredi 20 avril 2011 à 10 heures au Centre culturel franco-nigérien Jean Rouch de Niamey, aura lieu la conférence de presse de lancement des activités de la cinquième édition d'Émergences-festival de théâtre à Niamey.

L'équipe d'organisation présentera à la presse et aux invités les objectifs, les participants, les partenaires et le programme du festival, en présence des festivaliers déjà présents à Niamey.

Vous y êtes invités. Vivement.

Mercredi 20 avril à 10 heures au CCFN J Rouch.

Report du stage d'écriture dramatique

La première session du stage d'écriture dramatique, initialement prévue du lundi 18 au samedi 30 avril est reportée à une date ultérieure.

Toutes nos excuses pour cette modification qui ne dépend pas de notre volonté.

Nous communiquerons très rapidement de nouvelles et très certainement meilleures informations.

dimanche 10 avril 2011

Stage-création avec Eva Doumbia

Bonjour à tous, Arène théâtre acceuille la franco-ivoirienne Eva Doumbia pendant Emergences du 13 au 30 avril 2011. Elle animera deux stages qui aboutiront à des créations qui seront en représentation à Emergences. Les travaux débuteront donc ce mercredi 13 à 8H30 au CCFN/JR.

Enfin la liste participants au stage d'écriture dramatique

Voici enfin la liste des personnes retenues pour prendre part au stage d'écriture dramatique qui aura lieu du 18 au 30 avril 2011 :

1. Abdourhamane Saidou, CCFN Zinder 

2. Adama Akili - festival Gatan Gatan (Niamey) 

3. AlKassoum Souley, Alam Théâtre (Agadez) 

4. Ali Hadi - Troupe culturelle Kouss-Man (Maradi) 

5. Bachir Djibo Gambo, association Culture Espoir - Zinder 

6. Bintou Amadou Mamadou - CCFN Zinder 

7. Boukari Moussa Angou, compagnie Zindirma - Zinder

8. Illiassou Boureima, Toupe Kokari Théâtre - Tillabéri 

9. Laouali Jariri, Alliance Française- Maradi 

10. Moustapha Bello Marka, compagnie Zindirma - Zinder 

11. Siradji Adamou, Troupe théâtrale Ladabi RJM-ORTN Maradi 

12. Saley Boubé Bali, compagnie Mandé - Niamey 

13. Tsahirou Hamidou, Troupe artistique et culturelle étoile de l'Ader -Tahoua 

14. Boubacar Maman Lawan, Alliance française de Maradi 

Une lettre d'invitation et une lettre d'entente seront adressées à chacun par mail.

mardi 29 mars 2011

Concours de théâtre inter-lycées au CCFN Jean Rouch de Niamey

Douze lycées de la Communauté urbaine de Niamey sont en lice pour la troisième édition du Festival de théâtre inter-lycées (Festhily) qui aura lieu les vendredi 2 et samedi 3 avril au Centre culturel franco-nigérien Jean Rouch.
Ce concours est l'aboutissement de six mois d'activités des ateliers de théâtre constitués dans chacun des lycées participants.
Chaque atelier a réuni une vingtaine d'élèves volontaires sous la supervision  conjointe d'un comédien professionnel et d'un professeur de l'établissement. D'octobre 2010 à mars 2011, le travail des ateliers a porté sur l'initiation au jeu théâtral et sur la découverte de la littérature dramatique francophone.
Le travail de l'atelier se construit aussi autour de la création d'une brève pièce de  théâtre (12 minutes au plus) qui fera l'objet d'une représentation publique.
Ce sont ces réalisations qui sont en compétition et que vous êtes vivement invités à venir goûter le vendredi 2 et le samedi 3 avril prochains.
Des récompenses en nature seront décernées aux meilleures prestations. 
Le festival de théâtre inter­lycées a pour objectifs de contribuer à l'insertion des pratiques artistiques dans les programmes scolaires ; de  fournir  aux praticiens du théâtre des opportunités  d'activités professionnelles valorisantes ; d'apporter un appoint à la formation académique des élèves par leur implication pour la réalisation d'activités qui élargissent leur culture générale et développent en eux des compétences diversifiées ; et de contribuer à la constitution d'un public de théâtre plus large et plus averti par la formation des jeunes spectateurs.
Né en décembre 2008, le festival de théâtre inter-lycées en est à sa troisième édition grâce au soutien de l'Ambassade de france au Niger.

LE PROGRAMME

Vendredi 2 avril 2011 à partir de 19 H 30 minutes
1. C.E.G Gawèye : Chouchouchou et Chachacha de Bizo Aboubacar
2. Lycée Franco-arabe : Tiens bon, Bonkano ! d’Alfred Dogbé
3. Cheick Anta Diop : Le dernier ou l’ombre du grand père auprès du grand mur blanc de Gérard Levoyer
4. Institut Ligue Mondiale Islamique : Le balai d’Abdoulaye Mamani
5. Lycée d’excellence : Fleur de béton de Sylvaine Hinglais
6. Aimé Césaire : Habiter d’Alfred Dogbé 

Samedi 3 avril 2011 à partir de 19 H 30 minutes
7. Lycée Issa Korombé : Izé Gani de Boubou Hama
8. Collège Mariama : Salle D Apostrophe de Édouard Lompo
9. Lycée Kassaï : Huit morts sans ordonnance d'Hervé Cassy
10. Manou Diatta : La matronne d'Éphèse de Sylvanie  Hinglais
11. Lycée Enoch Olinga : Les yeux du chef voient loin d'Alfred Dogbé 
12. CES Rive Droite : Tour de cochon de Marie Jeanne Désir.

Puis proclamation des résultats par le jury et remise des prix.

mercredi 23 mars 2011

Avis aux auteurs de théâtre

Le Prix Annick Lansman 2012 de théâtre et littérature dramatique pour la jeunesse vient d'être lancé.

Le concours est doté de nombreux prix dont la publication du texte gagnant, la production et la diffusion du spectacle, une bourse de 1 000 euros pour l'auteur ; une résidence d'écriture d'un mois au Domaine de Mariemont du Centre des écritures dramatiques  - Wallonie Bruxelles (CED-WB Belgique), etc.

«Le texte, écrit en français, doit pouvoir A LA FOIS constituer la base d'un spectacle à jouer par des comédiens adultes pour des publics d'enfants de moins de 13 ans ET participer au développement du plaisir de lire le théâtre à partir de 9/10 ans.»

Date limite d'envoi des textes : le 15 juillet 2011.

Lire l'intégralité du règlement du concours sur  le blog officiel du concours

vendredi 11 mars 2011

Stage en administration de compagnie de théâtre

La compagnie Arène Théâtre recherche des personnes motivées pour suivre un stage de formation en administration de compagnie de théâtre, à Niamey du 6 au 25 juin 2011.

Le stage est organisé dans le cadre du Programme d'appui à la création théâtrale nigérienne de la cinquième édition d'Émergences, festival de théâtre à Niamey, avec le soutien du Fonds international pour la diversité culturelle (FIDC) de l'UNESCO, de l'ambassade de France au Niger et du CCFN Jean Rouch de Niamey. Le but du programme est de favoriser l'émergence d'un environnement de production professionnelle au Niger par le renforcement des capacités d'administration et de gestion, de création et de production des troupes permanentes et compagnies professionnelles.

Le stage de formation en administration de compagnie de théâtre est organisé à l'intention des personnes qui assument ou qui auront la charge d'assumer les responsabilités d'administrateur au sein des troupes et compagnies de théâtre.
Le stage dure trois semaines du lundi 6 au samedi 25 juin 2011 à Niamey.
L'objectif du stage est de doter les stagiaires des connaissances et compétences nécessaires pour assurer l'administration et la gestion courante d'une compagnie de théâtre. La formation porte sur les aspects juridiques, administratifs, comptables et financiers de la production théâtrale dans le contexte francophone et nigérien ainsi que sur l'élaboration et la gestion de projets artistiques. Le stage se termine par la présentation publique des projets de compagnie ou de production théâtrale élaborés par les stagiaires.
L'encadrement est assuré par des professionnels du spectacle vivant et par des spécialistes de la gestion des entreprises.
Conditions de participation : Être majeur et résider au Niger, être motivé et disponible pour suivre le stage, être titulaire du baccalauréat, être soutenu par une troupe ou une compagnie de théâtre, une association ou un centre culturel dont le siège est au Niger, et déposer sa candidature au plus tard le samedi 9 avril  2011.
Le dossier de candidature comprend : une lettre de motivation, un curriculum-vitae du candidat,  une copie du dernier diplôme, la lettre de recommandation de la structure qui soutient la candidature.
Les dossiers de candidature sont transmis uniquement par voie électronique au plus tard le samedi 9 avril  2011 à l'adresse suivante : ciearenetheatre@gmail.com 
Les candidatures sont évaluées par le collège des formateurs.
La liste des 10 stagiaires sélectionnés sera adressée à chacun des intéressés et publiée sur le blog de la compagnie Arène Théâtre, le 17 avril.
Les stagiaires retenus bénéficient d'une bourse couvrant les frais de voyage et de séjour.

mercredi 2 mars 2011

Emergences 2011 : C'est parti !

J'ai plaisir à confirmer la tenue de la cinquième édition d'Émergences – festival de théâtre à Niamey, du 27 au 30 avril 2011.

Comme à l'accoutumée, le programme du festival comporte des représentations théâtrales, des stages de formation, des rencontres professionnelles et des actions d'éducation artistique et d'animation culturelle.

Spectacles de théâtre
Le public de la communauté urbaine de Niamey aura l'occasion de découvrir les créations les plus récentes d'une dizaine de compagnies professionnelles du Bénin, du Burkina Faso, de Côte d'ivoire, de France, du Mali et du Niger.
Les représentations auront lieu au Centre culturel-franco-nigérien Jean Rouch, au Centre des jeunes de Karadjé, au Centre des jeunes de Talladjé, et à la prison civile.
Pour d'évidentes raisons - liées surtout mais pas seulement au financement, la programmation est encore en cours d'élaboration. Précisons juste qu'elle sera aussi variée, en prise avec les urgences du continent et représentative du travail des troupes et compagnies professionnelles qui y travaillent.

Stages et Rencontres professionnelles 
La cinquième édition d'Émergences – festival de théâtre à Niamey  va se caractériser par un important programme de formation continue et de rencontres professionnelles mis en œuvre avec le soutien du Fonds international pour la diversité culturelle (UNESCO) et du Centre culturel franco-nigérien Jean Rouch. 
Dénommé : Programme d'appui à la création théâtrale nigérienne, le programme a pour objectif de renforcer les capacités d'administration et de gestion, de création et de production des troupes permanentes et compagnies professionnelles. Il se déroule de mars à octobre avec un séminaire sur les enjeux et les perspectives de la production théâtrale au Niger, un stage en écriture dramatique et un stage en administration de compagnies.

Du 27 au 29 avril, le séminaire réunira une cinquantaine de personnalités invitées, de cadres de l'administration de la culture et des praticiens. Au programme : des conférences et exposés, des tables-rondes et ateliers destinés à informer, sensibiliser et susciter la réflexion des participants sur les modalités et les enjeux de la production théâtrale au Niger.
Pour les responsables des compagnies de théâtre du Niger et des autres pays de l'espace UEMOA présents, le séminaire est une occasion pour explorer ensemble et concrètement diverses formes de collaborations en vue de produire des spectacles qui circulent et qui sont vus par les publics.
Pour le festival, Il s'agit d'inventer une démarche de programmation plus maîtrisée pour ses prochaines éditions.

Le stage de formation en écriture dramatique est organisé en deux sessions complémentaires de quinze jours. La première session a lieu du 18 au 30 avril 2011.  La seconde session a lieu du 13 au 25 juin 2011.
Le stage a pour objectif d'initier les participants aux bases théoriques et pratiques de l'écriture dramatique, de les accompagner pour développer un projet personnel d'écriture d'une pièce de théâtre susceptible d'être éditée ou produite dans des conditions professionnelles.  Le stage aboutit à la publication d'un recueil de six pièces de théâtre sélectionnées parmi les réalisations des stagiaires.
Le stage est ouvert à quinze participants sélectionnés sur la base d'un dossier de candidature. La formation est assurée par un collège de trois auteurs dramatiques reconnus et qui sont des formateurs en écriture expérimentés. 


Le stage de formation en administration de compagnies de théâtre se déroule en trois semaines, du 6 au 25 juin. Dix (10) participants sélectionnés sur la base d'un dossier de candidature peuvent y participer.
L'objectif du stage est de doter les stagiaires des connaissances et compétences nécessaires pour assurer l'administration et la gestion courante d'une compagnie de théâtre. Il aboutit à l'élaboration de projets d'entreprise ou de création théâtrale. 

Le programme du festival comporte aussi un stage de lecture à haute voix sera organisé en collaboration avec le Club UNESCO de l'université de Niamey.

Action culturelle
Enfin, et pour la troisième fois de suite, aura lieu le concours de lecture à haute voix ouvert aux élèves des collèges de la Commune V et doté du Prix du Maire. 


Nous reviendrons plus en détail sur chacune des composantes du programme.

Et c'est parti pour les préparatifs.

Alfred Dogbé

mardi 1 mars 2011

Appel à candidatures pour un stage en écriture dramatique

La compagnie Arène Théâtre recherche des candidats et des candidates motivés pour suivre un stage de formation en écriture dramatique en deux sessions complémentaires qui auront lieu à Niamey, du 18 au 30 avril  puis du 13 au 25 juin 2011.
Le stage est organisé dans le cadre du Programme d'appui à la création théâtrale nigérienne de la cinquième édition d'Émergences, festival de théâtre à Niamey avec le soutien du Fonds international pour la diversité culturelle (FIDC) de l'UNESCO et du CCFN Jean Rouch de Niamey.
Le but du programme est de favoriser l'émergence d'un environnement de production professionnelle au Niger par le renforcement des capacités d'administration et de gestion, de création et de production des troupes permanentes et compagnies professionnelles.

Le stage de formation en écriture dramatique  s'adresse aux personnes qui souhaitent :
- s'initier aux bases théoriques et pratiques de l'écriture dramatique
- être accompagné pour mener à bout un projet personnel d'écriture d'une pièce de théâtre,
- échanger avec des auteurs dramatiques et divers professionnels du théâtre.

Le stage se déroule en deux sessions. La première session est ouverte à 15 participants. La seconde session est ouverte à 10 stagiaires sélectionnés parmi les participants de la première session. Le stage aboutit à la publication d'un recueil de 6 pièces de théâtre choisies parmi les productions des stagiaires.
L'encadrement est assuré par trois formateurs : Liazéré Elie Kouaho (écrivain ivoirien et professeur d'art dramatique à l'INSSAS d'Abidjan), Kouam Tawa (dramaturge camerounais et co-directeur de la compagnie Feugham à Bafoussam), et Alfred Dogbé (écrivain nigérien et directeur de la compagnie Arène Théâtre).

Conditions de participation :
- Être majeur et résider au Niger, être motivé et disponible pour suivre le stage, avoir un projet d'écriture d'une pièce de théâtre, être soutenu par une troupe ou une compagnie de théâtre, une association ou un centre culturel dont le siège est au Niger, et déposer sa candidature au plus tard le 27 mars 2011.

Le dossier de candidature comprend :
- une lettre de motivation,
- une notice bio-bibliographique du candidat,
- un projet d'écriture d'une pièce de théâtre,
- la lettre de recommandation de la structure qui soutient la candidature.

Les dossiers de candidature sont transmis uniquement par voie électronique et au plus tard le 27 mars 2011 à l'adresse suivante : ciearenetheatre@gmail.com

Les candidatures sont évaluées par le collège des formateurs.
La liste des 15 stagiaires sélectionnés sera adressée à chacun des intéressés et publiée ici même le 3 avril.
Les stagiaires retenus bénéficient d'une bourse couvrant les frais de voyage et de séjour.

jeudi 27 janvier 2011

Rendez-vous à Ouaga

La compagnie Arène Théâtre sera présente à Rendez vous chez nous, Festival des arts de la rue au Burkina Faso dont la deuxième édition aura lieu à Ouagadougou et dans les communes rurales de Komsilga et de Loumbila, du 10 au 13 février 2011.



En représentation : Tiens Bon, Bonkano d'Alfred Dogbé avec Aboubacari Oumarou dit Béto.

le blog du festival est accessible ici.

Émergences 2011

En raison du processus électoral actuellement en cours, la cinquième édition d'Émergences-festival de théâtre à Niamey, initialement prévu du 10 au 13 mars 2011, aura lieu du 27 au 30 avril 2011.

Le programme détaillé de l'événement sera incessamment communiqué.